Qui ne connaît aujourd'hui un enfant ou un adulte HPI, TDA/H, TSA et autres appellations si peu poétiques ? Derrière ces lettres, alignées comme des numéros matricules, des vies s'épanouissent ou s'étiolent... Et sont étiquetées.
La formation des enseignants et des AESH
Lorsque les enfants, ainsi étiquetés, sont scolarisés, qu'en est-il de la formation des enseignants et des AESH – Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap – qui sont à leur côté ? Rappelez-vous, ces AESH, appelés autrefois, AVS – Auxiliaire de Vie Scolaire – à peine formés que remerciés, je leur avais consacré l’une de mes chroniques sur Le journal des femmes.
Aujourd'hui, qu'en est-il ? Dans le parcours préparatoire au professorat des écoles sont mentionnés les différents domaines étudiés : français, mathématiques, philosophie morale et politique, éducation physique et sportive, histoire et géographie, sciences et technologie, langue vivante, enseignement et éducation artistiques. La formation des futurs enseignants se déroule dans un INSPE - Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education - en deux ans.
Les AESH, en revanche, sont dans l'obligation de suivre une formation de 60 heures avant leur prise de poste. Cette formation pourra être complétée par la suite. Un livret d'accueil, notifiant tous les aspects administratifs de leur carrière, leur est remis.
Cela suffit-il ? Apparemment, au vu de la lecture de nombreux témoignages de familles et de personnels, pas toujours !
Quid de l'enseignement hors école ?
Dans un article publié en 2023 dans la revue universitaire The Journal of Unschooling and Alternative Learning, la chercheuse Gina Riley rend compte de son enquête auprès de familles dont l'enfant handicapé est unschoolé. Elle constate que le nombre de ces familles augmente, tout comme augmente le nombre d'enfants instruits hors école. Les parents qui font ce choix le justifient par la possibilité d'auto-diriger son apprentissage, d'offrir un cadre sain et plus personnalisé que ce qui est proposé à l'école. Ils mentionnent également les sacrifices que ce choix implique sur leur carrière et leur difficulté, entre autre, à trouver des praticiens et des personnels de services administratifs ouverts au unschooling.
Des sessions d'information à destination des enseignants et AESH
Interpellée par de nombreux témoignages de souffrance, tant d'enfants, de parents, d'enseignants que d'AESH, j'ai mis en place des sessions d'information à l'attention de ces personnels. Elles ne peuvent remplacer la formation initiale et continue qui leur est due, ni s'y substituer. Elles sont autre chose.
Dispensées par Aurélie Daniel fondatrice de Handipossibles, elles se déroulent en ligne afin d'être accessibles à chacun. La première d'entre elles aura lieu mardi 20 février 2024, de 20 h à 22 heures au prix de 20,00 euros par personne. Il reste encore quelques places, les inscriptions seront closes le vendredi 16 février.
Rien de ce qui relève du handicap n'est étranger à Aurélie Daniel. Lors de cette première session, elle abordera l'apprentissage et la communication des enfants TSA, TDA/H et dys. Guidé par Aurélie, chaque participant fabriquera un objet utile et pratique qu'il pourra utiliser dès le lendemain, dans sa pratique professionnelle.
Pour s'inscrire collaborativeducation@mailo.com
En France, ce qui est vu comme un don dans les pays anglo-saxons, dans lesquels ces enfant sont appelés gifted children, est souvent perçu comme un handicap. S'ensuit alors toute la procédure administrative auprès des instances concernées. Le nombre de ces enfants est-il en augmentation ou sont-ils davantage repérés et diagnostiqués ? Je n'ai aucune réponse à cette question. Mais devant leur abondance, je ne peux m'empêcher de me demander qui, parmi les neurodivergents, est divergent et qui est normal ? Qu'est-ce même que la normalité et la divergence ?
Que cet article fait écho! D’une parce qu’avant d’être enseignante j’étais AVS, puis diagnostiquée autiste et actuellement en plein marasme de diagnostic et de démarches administratives avec la MDPH. Je sature des gens peu formés, mal formés voire même pas formés du tout dans les structures d’accompagnement des enfants. S’entendre encore dire « il a le sens de l’humour il ne peut pas être autiste! » 🤯 par une neuro-psychologue.
Oui on en est là nous sommes des handicapés aux yeux de la société et du corps médical alors quant aux yeux de l’école 🤔
Merci pour cet article encore très intéressant